Extrait de Manuel de l’amour conjugal

De BiblioCuriosa
Version du 2 avril 2014 à 10:41 par Thanalie (discuter | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)

Extrait de / Excerpt from : Manuel de l’amour conjugal.


La frigidité ou indifférence aux plaisirs de l’amour a pour nom scientifique l'« anaphrodisie », elle constitue l’état d’inertie des organes génitaux et d’indifférence morale où se trouve l’individu pour tout ce qui concerne l’acte reproducteur. Il ne faut pas confondre la frigidité avec l’impuissance ; la première est l’absence totale des désirs vénériens, tandis que dans l’impuissance il y a désir, mais impossibilité physique de les satisfaire.

L’indifférence aux plaisirs de l’amour est beaucoup plus rare chez l’homme que chez la femme. Ceci pourrait s’expliquer pour la femme parce qu’elle possède plus généralement un tempérament lymphatique. Les femmes de ce tempérament avouent, de bonne foi, que sur vingt embrassements, il s’en trouve un à peine où elles éprouvent le spasme voluptueux, plusieurs même ont confié à des intimes que bien souvent elles simulaient ce spasme dans les bras de leurs maris pour deux motifs : le premier, afin de s’attacher l’homme, qui aime à voir son plaisir partagé ; le second, pour ne pas s’entendre accuser d’indifférence, de froideur, à chaque embrassement. Cette innocente supercherie n’est point blâmable du reste.

Beaucoup de physiologistes ont dit que la femme, même de santé normale, est souvent atteinte de frigidité ; on ne peut raisonnablement nier ce fait, mais nous sommes persuadés que cette anaphrodisie n’est qu’accidentelle et, pour ainsi dire factice. La femme qui dans l’acte copulateur brut, non accompagné de caresses et d’attouchements, reste froide, pourrait connaître le spasme voluptueux si on éveillait ses sens par les moyens susceptibles de les toucher. La preuve de ce fait a été faite cent fois. Telle femme qui est de marbre dans les bras d’un époux, vibre délicieusement dans ceux d’un amant. Telle autre qui a l’accouplement en horreur, qui n’y ressent aucune sensation voluptueuse, est une lesbienne ardente.

Les sensations voluptueuses ne naissent point chez la femme par la copulation, qui, reçue sans prédisposition, ne peut être que désagréable pour elle et subie avec un dégoût et une révolte qui varie selon les femmes et surtout suivant l’homme qui la leur impose.

Les sensations voluptueuses se développeront en elle, grâce aux actes qui accompagneront le coït et donneront à celui-ci sa valeur.

On a fait remarquer que certaines femmes reconnues comme très froides, sont souvent forts coquettes, quelles surexcitent les appétits sexuels de l’homme et quelles ont souvent un besoin profond d’amour et de caresses.

C’est encore une erreur, ici, on se trompe en croyant que ces femmes sont froides ; simplement le coït brutal où l’homme se contente ne les satisfait point. Elles souhaitent tout ce qui provoque en elles l'état passionnel ; elles le cherchent et l’obtiennent par le moyen de la coquetterie, des caresses et aussi l’excitation cérébrale.


Texte intégral avec des illustrations de G. Smit et Frédillo en format PDF et ePub en vente aux Éditions Biblio Curiosa