Extrait de Journées chaudes

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Journées chaudes.


J'avais entendu Mme Marie-Anne dire un matin en partant à sa fille (où donc allait-elle toujours ? ? ?) — Clairette, il faudra songer à la lessive du Parisien, cette semaine.

Clairette, bras nus, jupons courts, bas noirs, était devant son baquet ; lorsqu'elle y plongeait je voyais ses cuisses blanches et fermes au-dessus de la jarretière, et j'avais de cette vision un émoi singulier. C'était un peu comme avant que Clairette ne commence à me fouetter, lorsque sa main gauche avait levé, roulé ma chemise sur mes reins, et que je sentais sa dextre prête à s'abattre.

Je regardais ses cuisses, ou du moins la faible portion de ses cuisses entre les bas et les courts jupons, sans autre curiosité du corps de cette fille. Si, peut-être sa croupe m'eût-elle causé un éblouissement. C'est déjà gamin que se fixent les préférences du corps de la femme. J'ai toujours vibré devant une jolie paire de mollets, une attache de cuisse parfaitement satisfaisante ; et mes désirs de flagellation sont souvent nés de la vision d'une croupe mobile sous une robe d'intérieur ou un manteau de rue qui en épousent bien les formes rondelettes. Clairette remarqua quelle dînette de plaisir faisaient mes yeux gourmands. Elle savait ses jupons courts, mais doit-on se gêner avec un gars, même de Paris, que l'on fesse et refesse sur son derrière à l'air ? Elle se tourna pour me faire face :

— Viens donc un petit peu ici, gars !

Solidement campée sur ses jambes à demi-écartées, elle me ploya la tête en avant d'une seule main, et m'enserra entre ses cuisses à la hauteur des oreilles. Sa chair chaude m'adhérait aux tempes, j'en respirais le parfum de fille soignée — Clairette vivait dans l'eau comme un canard aussi souvent qu'elle le pouvait — sans rien sentir de mon déculottage qui était en train de s'opérer.

Un coup de planche sur les deux fesses à la fois me tira de mon capiteux engourdissement. Une planche humide qui avait, en la meurtrissant, collé à ma peau. Les cuisses de Clairette me serrèrent comme un étau en réflexe à la violente secousse que je donnai de tout mon corps. Flac ! le bois se replaqua de toute son humidité sur mes fesses. C'était une main gigantesque et dure qui me causait à chacun de ses contacts une démangeaison intense et m'endormait la croupe. J'étais, sous ces coups, incapable de contracter mes fesses ; quoique me piquant, elles me semblaient chair morte. Ma peau était battue avec régularité et par larges plaques. Il m'était impossible de crier ; les cuisses de ma correctrice étaient serrées à bloc autour de ma tête me rendant aussi sourd et aveugle.

Les fesses battues et rebattues, lorsque se relâcha l'étau de chair, mon premier mouvement fut de porter mes deux mains à mon derrière qui me semblait peser plusieurs kilos. Il était brûlant et moite. Clairette riait de mes grimaces involontaires, de me voir lourdement tenter de marcher, tenant encore à la main son humide battoir de lessive avec lequel elle m'avait donné cette correction en plein air et qui compta parmi mes meilleures.



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