Extrait de Vierges fouettées
Extrait de / Excerpt from : Vierges fouettées.
— D’abord, haut les jupes ! fit-elle.
Elle troussa elle-même les vêtements de la mignonne et les épingla comme elle avait fait pour Jane.
— Je pourrais vous donner la tawse, Édith ! dit-elle, mais je préfère varier mes moyens ! Vous goûterez de la tawse avant qu’il ne soit longtemps !...
Docile, parce qu’impuissante, Édith se laissa encastrer solidement la tête entre les cuisses puissantes de sa maîtresse, puis cette dernière lui ramena les poignets sur les reins et lui passa les poucettes qu’elle serra cruellement.
Cela fait, elle demanda le martinet à Mr. Slace et le pria de vouloir bien ajuster ensemble les trois morceaux de la cravache.
— Je suis navrée, Édith, fit-elle, d’avoir à me montrer si sévère pour un début, mais j’ai vu que j’avais affaire à deux fortes têtes. Tant pis pour vos derrières ! Je vais vous fustiger, vous aussi, de telle sorte que vous serez devant moi comme une petite fille bien sage et bien tremblante ! Tenez ! tenez ! tenez ! tenez ! whip ! whip ! whip ! whip !....
Manié rudement par son beau bras nu jusqu’au-dessus du coude, le martinet s’échevelait en l’air et venait cingler rudement, l’une après l’autre, les deux belles fesses pâles, bientôt rayées de rouge, de la brune Édith dont les cris s’étouffaient au creux de la robe de la fouetteuse.
La croupe fustigée était agitée de soubresauts formidables. Les muscles bondissaient sous la peau tendre, et Mr. Slace, placé dans la meilleure position possible pour ne rien perdre du spectacle, ne savait ce qu’il devait admirer le plus de ce merveilleux séant fouetté, qui s’empourprait rapidement et s’agitait houleusement, ou de l’ardeur de la fouetteuse dont le bras infatigable s’abaissait et se levait rythmiquement, et dont le visage, empreint d’un singulier mélange de fureur et de plaisir, exprimait une intense émotion et était vraiment beau à cette heure.
Miss Griffith semblait s’exciter elle-même à mesure qu’elle fouettait. Quels monologues intimes grondaient derrière ses lèvres minces et pâles, qui ne laissaient passer aucun son ? Elle seule aurait pu le dire, mais elle était bien trop occupée pour cela !... Rageusement, et pourtant sans hâte, elle abattait les lanières qui sifflaient et mordaient la chair ardente en s’y collant étroitement le temps d’une demi-seconde, pour s’élancer de nouveau et retomber plus furieuses de fessade en fessade...
Parfois elles cinglaient les méplats de la croupe, parfois c’étaient les parties les plus renflées qui recevaient leur cruel embrassement ; parfois enfin elles se précipitaient avec un bruit mat entre les pauvres « sœurs jumelles » et leurs pointes se recourbant atteignaient les endroits, sensibles à l’excès, auxquels pense Voltaire lorsqu’il critique l’emploi des verges dans la correction des enfants... Et alors un cri plus perçant sortait du giron de la terrible fouetteuse, et la croupe entière se soulevait pour retomber pantelante, sous de nouvelles cinglades et recommencer aussitôt sa danse endiablée...
Durant trois ou quatre minutes, miss Griffith fessa, et lorsqu’épuisée elle se redressa, sans desserrer toutefois l’étreinte de ses genoux, la croupe fouettée avait pris sur toute sa surface la couleur d’une écrevisse cuite.
Les cris d’Édith et ses contorsions montraient que la malheureuse n’était pas évanouie, malgré sa correction épouvantable. Miss Griffith ouvrit ses jambes et Édith releva la tête.
Le col cambré en arrière, hurlant de douleur, elle balbutiait des mots sans suite. Ses oreilles étaient cramoisies, de même d’ailleurs que son visage tout entier, lequel était ruisselant de larmes.
— Ah ! vous ne savez pas ce que c’est que d’avoir le fouet !... grinça l’institutrice. J’espère que désormais vous serez mieux renseignée !...
Hélas ! Édith le savait trop bien, déjà, et jamais elle n’avait prétendu l’ignorer !
— Je suis votre maîtresse, vous entendez ? continua miss Griffith en giflant la malheureuse victime. Et non pas seulement votre maîtresse d’école, mais votre maîtresse absolue ! Un mot, un geste, un regard, et vous devez vous précipiter à mes ordres, sinon c’est le fouet !... Vous entendez, là-bas, Jane ?... Et vous, Édith ?... Embrassez mes pieds, de suite !... Allons !...
Par les cheveux, elle abattit la tête de la jeune fille sur sa bottine de chevreau glacé, haute et bien cambrée, et elle lui frotta la bouche contre les boutons au risque de l’écorcher ; puis, toujours la tenant par les cheveux, elle la redressa.
— Vite ! la tête entre mes genoux !... La fessée n’est pas terminée, ma belle !...
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