Extrait de La Dactylo perverse

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Version du 22 juillet 2015 à 09:11

Extrait de / Excerpt from : La Dactylo perverse.


Le petit déjeuner de Monsieur servi, Antoinette ne fit qu’un bond jusqu’à sa chambre, quitta son tablier à bavette, ses bas de soie chair, et se vêtit en petite dactylo sérieuse.

De même qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui règne dans les cieux, mais un Dieu en trois personnes, M. Domage avait trois employées en une seule petite femme.

Sa bonne.

Sa dactylo.

Sa maîtresse.

Parfois Antoinette faisait bien des « extra » mais c'était alors en ville, et, heureusement pour elle, M. Domage n’en savait rien.

Elle prit le courrier dans la boîte de fer ripoliné du jardin, fit bouffer ses cheveux et frappa modestement à la porte de la chambre.

Gaston avait passé un pyjama bleu tendre à galons verts qui lui allait comme une paire de babouches à un Horse-guard.

— Entrez ! cria-t-il simplement.

Antoinette entra, lui remit le courrier et s’installa devant sa machine.

Gaston dépouilla le courrier, fit trois fois Broum ! Broum ! Broum ! une fois eh ! eh ! dicta deux phrases très décousues et demanda :

— Ma petite Antoinette, tu serais bien gentille de me remettre ma pantoufle.

C’était à la maîtresse qu’il s’adressait cette fois.

Antoinette quitta sa machine, elle quitta en même temps sa robe sous laquelle elle n’avait presque rien, ou si peu de choses ! Et M. Domage ne dicta pas plus avant ce jour-là.



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