Extrait de L'Amour chez les Dégénérés

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Extrait de / Excerpt from : L'Amour chez les Dégénérés.

En les différences psychologiques de ces deux dégénérées, qui par des chemins différents arrivent ensemble à la même perversion, au saphisme, nous trouvons l’explication de l’évolution que subissent nombre de dégénérées. Chez les unes, c’est le dégoût ressenti par les hommes qui les éloigne des formes normales de l’amour, chez les autres c’est le manque d’hommes qui les poussera à aimer celles-là de leurs compagnes qui sont, comme elles, isolées, loin du sexe masculin.

Parmi les premières se trouveront beaucoup d’entre les prostituées, qui désabusées de l’amour des hommes, fatiguées de l’étreinte virile, rebutées d’avoir sans cesse à se ravaler aux abjectes complaisances pour mériter leur or, se jettent dans les amours saphistes pour étancher la soif de volupté qui ne cesse pourtant de les altérer.

C’est ainsi que Nana se donne à l’amour des femmes par dégoût des hommes, que les pensionnaires des maisons closes nouent entre elles des relations en vue de la volupté, parce que leurs corps ne savent plus vibrer en les bras de leurs clients sans amour qui ne font que passer en leurs couches.

Ajoutons, que pour celles-ci, s’ajoute une cause occasionnelle que nous avons relatée plus haut. Nous voulons parler de la nudité presque complète en laquelle elles se tiennent constamment et des poses lascives qu’elles prennent pendant les heures vécues en l’oisiveté la plus pernicieuse.

Ces contacts d’épidermes, de corps parfumés, au sein d’une atmosphère toute pleine d’essences capiteuses ne sauraient engendrer autre chose que des pratiques homosexuelles d'abord accidentelles, puis persistantes et nettement maladives.

En tous les lieux, en toutes les agglomérations, où ne se trouvent rassemblées que des femmes, les pratiques du saphisme sont en honneur. Prisons, asiles, hôpitaux, couvents, colonies sont témoins d’amours saphistes, de liaisons homosexuelles quand il ne s’y trouvent que des femmes.

Oldes prétend que lorsqu’on enferme ensemble des prisonnières d’un âge assez tendre, il se déroule en ces prisons des scènes qui surpassent toutes celles que l'imagination pourrait forger. Les pensionnats de jeunes filles sont souvent obligés de chasser de leur sein des élèves par trop effrontées en l’exhibition de leurs amours précoces et des relations homosexuelles qu’elles nouent en vue de l’assouvissement de leurs instincts.

Partout où des femmes vivent en communauté ou se trouvent en une promiscuité toute intime, se déshabillant ensemble, comme les figurantes des théâtres ; couchant ensemble, comme les filles des lupanars ; vivant et se grisant ensemble comme les filles de brasserie ; s’éveillant ensemble à l’amour, comme les demoiselles des pensionnats, partout, en ces lieux, on trouvera la fleur du saphisme épanouie et nombre de dégénérées soûlées de son parfum morbide.

Si les femmes du monde comptent parmi elles tant de saphistes, il faut, en outre du coefficient qu’est leur éducation pour l’éveil de l’amour homosexuel, citer la vie excitante qu'elles vivent. Toujours tournoyantes sous les yeux des lumières et grisées de champagne, en continuelles exhibitions de leurs épaules et de leurs seins par les salons et au théâtre, ces femmes oisives, dont l’imagination vagabonde et se crée mille aventures romanesques, ont leur sens génital en un tel état d’hyperesthésie qu’elles se laissent volontiers aller à rendre le baiser voluptueux à la dégénérée saphiste qui les enlace.

Elles ne craignent pas de pécher par excès, en matière d’amour, et, jamais lassées, mais toujours avides d’une plus complète réalisation de la volupté, elles s’écrient, comme la lascive Catherine II, se faisant tribade : « pourquoi la Nature ne nous a-t-elle pas donné un sixième sens ? ! »

Des femmes veuves, des femmes de grande religion, craignant Dieu et les scandales, des jeunes filles très amoureuses qui ne peuvent s’adonner à quelque époux pour des raisons quelconques, s’adonnent souvent au saphisme par peur de la grossesse ou des maladies vénériennes.

Enfin, certains maris sont responsables du saphisme que sont venues à préférer leurs épouses. Dégénérés eux-mêmes et voulant assister à quelque spectacle dont nous analyserons en un chapitre suivant la valeur psychologique, ils mènent leurs femmes dans des maisons spéciales où ils savent trouver un personnel féminin assez complaisant pour se livrer sur elles à toutes les pratiques de l’amour homosexuel.

Ils assistent alors à des ébats dont ils ne sont pas les seuls à se réjouir. Leurs femmes ne sont pas sans trouver beaucoup de volupté en ces pratiques et si leur terrain psychique a quelque altération de dégénérescence, elles ne demanderont plus à leurs maris de leur octroyer semblable régal, elles se le paieront elles-mêmes et ne seront certainement pas sans faire dans leur entourage, des adeptes que cette révélation comblera d’aise.