Extrait de Croisière voluptueuse

De BiblioCuriosa.

Extrait de / Excerpt from : Croisière voluptueuse.


Ewerdina fit un signe à Mietje qui se leva et toutes deux suivirent les sept hommes que Rosetta entraînait dans une pièce située exactement au milieu de l’immeuble.

Cette chambre était garnie de tentures élégantes, un tapis épais étouffait le bruit des pas. Le long d’un panneau, il y avait un divan large et bas. Sur une table recouverte d’un tapis de velours étaient alignées deux verges de bouleau, une cravache, un jonc flexible, un fouet à chien.

Mietje regardait tout cela avec étonnement, sans comprendre encore.

Les yeux de tous les hommes brillaient, un masque rigide durcissait leurs traits.

L’Allemand appela Mietje près du sopha :

— Viens ici, petite !

Du regard, elle questionna Dina qui lui fit un signe d’acquiescement, alors, docile, elle avança.

L’homme s’était assis et quand la fille fut proche, il l’attira d’un geste vif.

D’une main, il la tenait au poignet, de l’autre, il releva la robe par derrière. La chemise parut, blanche et de toile rude ; le pantalon avait été oublié dans la péniche, par ordre de Hendrik.

La chemise fut haussée à son tour brusquement et la croupe puissante, blanche, se montra en lumière.

Dans l’assistance, il y eut un frémissement ; Mietje, surprise d’abord, se reprenait soudain et prétendait se défendre. L’homme la regarda froidement et lâchant le poignet, lui administra une paire de claques.

Elle tressaillit, déjà à demi-vaincue ; des larmes s’irisèrent à ses cils.

Son bourreau s’était redressé et tenant toujours les vêtements levés, voulut forcer la fille à s’incliner la tête en avant sur le sopha.

De nouveau elle se rebella, sentant derrière elle la présence de tous ces gens.

L’Allemand fit un signe à Rosetta qui lui apporta le jonc. Il le saisit d’une main vigoureuse et cingla les cuisses qui tremblèrent, se barrèrent d’un trait écarlate.

Mietje trembla, un soupir étouffé lui monta aux lèvres, puis on vit tout son être se contracter. Pourtant elle n’obéit pas encore.

Un des spectateurs s’avança, portant des cordelettes. Très vite il eut ligoté les poignets de la victime qui cria doucement.

Le jonc siffla de nouveau, le coup sonna sur les cuisses grasses qui s’écartèrent légèrement.

La fille eut un gémissement, sa tête se rejeta en arrière, sa taille se creusa.

Le bourreau l’empoigna aux cheveux, bousculant la coiffe blanche, ensuite il tira violemment et le visage de Mietje vint s’appuyer sur le divan.

Elle ne bougea plus, vaincue par un sentiment étrange, indéfinissable.

L’homme posément s’en revint à la table, choisit avec soin une des verges et la serra dans ses doigts, comme pour juger de son efficacité future.

Mietje n’osait bouger, elle demeurait la face contre le divan et sa croupe haute frémissait à l’avance.

Les spectateurs formaient le cercle derrière elle et quoiqu’elle ne vît rien, elle sentait cette présence derrière elle.

L’homme s’approcha, la verge traça dans l’air un demi-cercle et s’abattit sur la chair avec un bruit sec.

La fille se tordit, sa taille s’incurva ; l’on entendit un soupir prolongé et ce fut tout.

De nouveau la verge claqua, un phénomène identique suivit et la croupe entière se rosit.

Les coups tombaient avec régularité, martelant le corps passif qui ne cherchait point à se dérober à la souffrance. Cependant Mietje était incapable de demeurer immobile, elle se balançait de droite et de gauche et chacun de ces balancements était rythmé par une plainte assourdie.

A côté de la cravache du maître, cette correction lui semblait jeu d’enfant, la douleur ne la pénétrait que lentement, lui causant une sorte de prurit énervant.

L’Allemand ricana :

— Voilà le terrain bien préparé.

Il retourna à la table et s’empara du fouet.

Au premier coup de ce nouvel instrument de torture, Mietje se redressa à demi avec un hurlement. Mais la sensation fut si profonde cette fois qu’après un tressaillement prolongé, elle retomba en avant.

Au deuxième coup, elle s’aplatit un peu plus, s’anéantissant dans la souffrance qui mettait en son corps une chaleur bienfaisante.

Les deux cinglées suivantes ne lui arrachèrent que des frémissements convulsifs ; mais à la cinquième, elle croula à genoux, les jambes brisées par l’effort.

L’homme l’empoigna à l’épaule et la fit volter, l’adossant au divan, tout en la maintenant à genoux.

Et il recommença à frapper avec une extrême violence.

Elle se lamentait sans arrêt mais ne se dérobait point, s’abandonnant à la situation avec une placidité incompréhensible.

Soudain, elle eut comme un rire aigu qui se termina en un hurlement :

— Maman ! Maman !

Elle s’abattit en avant, sur le tapis, en proie à une émotion voluptueuse intense.

Tous les spectateurs s’étaient rapprochés pour mieux voir cet être convulsé qui se tordait comme un serpent, les jambes liées, émettant des sons rauques et des mots insaisissables.

L’Allemand se pencha, la souleva dans ses bras avec une vigueur extraordinaire et l’emporta dans la chambre voisine dont la porte se referma aussitôt.



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