Extrait de Caroline et Saint-Hilaire

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Extrait de / Excerpt from : Caroline et Saint-Hilaire.


J’obtins la permission de me retirer et je montai dans ma chambre. A peine chez moi, la bonne m’apporte le flacon qui contenait cette liqueur avec invitation pressante de la part de madame, de ne pas me coucher sans en prendre; mais au lieu de suivre cet avis, je versai dans un verre la portion que je devais prendre et me mis au lit.

J’étais curieuse de voir coucher madame : je me tapis sur le côté et j’attendis avec impatience son arrivée; une demi-heure après on entre, madame Durancy demande fort haut si je dormais, je ne réponds pas; elle dort, dit-elle à demi-voix, déshabillons-nous. Un instant après le rideau de mon lit s’entrouvre et je me sens baisée sur la bouche avec tant d’ardeur que j’en tressaillis intérieurement; on enlève la couverture avec précaution; des lèvres brûlantes s’appliquent sur mon sein, on presse le bouton, de légers coups de langue me causent un délicieux chatouillement, on essaie de lever ma chemise; mais je m’étais enveloppée au point qu’il fut impossible d’en venir à bout sans crainte de m’éveiller. On me retourne avec précaution et bientôt je sentis ma chemise remonter doucement jusqu’à la hauteur de mon sein; mon corps est aussitôt couvert de baisers; deux mains tremblantes écartent mes cuisses de manière que l’entrée du temple de l’amour est entièrement libre: d’ardents baisers y sont prodigués. Avec la langue on en caresse les rives, on cherche à l’introduire: d’une main on presse mes fesses et de l’autre on chatouille légèrement le bouton de mon sein.

Ces diverses sensations me font éprouver une ivresse inconcevable; j’ouvre à demi l’œil, et à la lueur d’une lanterne sourde j’aperçois distinctement madame Durancy nue au pied de mon lit; mais je ne pouvais concevoir qui avait la tête entre mes jambes et était couché à plat sur mon lit. Madame Durancy d’une main tenait élevée sa chemise et de l’autre fustigeait légèrement son cul; si elle s’arrêtait, c’était pour appliquer sa bouche sur mon derrière, elle reprenait ensuite son premier emploi; il me parut que cette cérémonie lui causait une assez douce sensation, car à chaque coup son postérieur bondissait d’aise. Ce jeu dura peu. Après, madame Durancy se renversa sur le lit de manière que sa tête touchait à ma hanche et la personne inconnue que je ne pouvais distinguer, se coucha sur elle, de sorte que la bouche de madame Durancy étant au niveau de mon bijou, cette personne pouvait promener ses baisers sur l’une et sur l’autre; cependant, je ne comprenais rien à tout ce qui se faisait, le derrière de la personne qui était dessus, se haussait et se baissait à différentes reprises, mais avec un tel vacarme que le bois de mon lit en gémissait. Quant à madame Durancy, elle me parut goûter beaucoup de satisfaction. L'inconnu, car enfin je me doutais bien que c'était un homme, la couvrait de baisers d’un moment à l'autre, ensuite sa langue venait me faire tressaillir avec son charmant jeu, et cette langue polissonne se promenait ainsi de la bouche de madame Durancy au bijou de Caroline: tout ce qui se passait autour de moi, le feu de mon imagination, les vives sensations que me procurait l’inconnu hâtèrent l'instant du plaisir; au mouvement que je fis, il s’en aperçut, alors la rapidité de son action acheva de me plonger dans le délire. La volupté se peignit par mes soupirs et l'agitation de tout mon corps; ils me parurent aussi par leurs mouvements, leurs expressions, avoir goûté la même jouissance.



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