Extrait de Satyre
Extrait de / Excerpt from : Satyre.
Elle était très jolie, cette femme qui le suçait, et il la jugeait bien, malgré l’imprévu de la situation. Il n’avait pas affaire à une putain, à une professionnelle, cela se voit tout de suite. Il l’admirait et il profitait de la folie érotique qui lui survenait.
Elle jetait des lueurs fascinantes de ses yeux gris bleus, qui lui traversaient le cœur et l’âme, elle prenait son plaisir comme il prenait le sien. Bérenger, pas plus que tous les moralistes de la terre n’y pouvaient rien.
Le hasard les réunissait peut-être pour une seule fois, ils profitaient de ce hasard, ne s’occupant, en dehors de leur plaisir, que de ne pas être surpris en faute. Et ils se tutoyaient comme s’ils se fussent toujours connus, pour se recommander leur quiétude. Elle disait, la bouche sur sa queue :
— Dis, regarde si on ne vient pas.
— N’aie pas peur, je guette. Dieu, quel coup de langue !
— N’est-ce pas, je sais faire ?
— Tu es une fée perdue dans le bois.
— Tu es un homme égaré sous ces arbres pour mon bonheur ! Tiens, garde le mouchoir dans ta main, tu me le passeras tout à l’heure.
Elle eut un sursaut, releva la tête avec angoisse, questionna :
— Dis, n’as-tu pas entendu ? Des branchettes ont craqué, il y a quelqu'un.
— Non, non, ne crains rien, je vois de tous les côtés. Suce-moi bien, fais-moi jouir dans ta bouche.
— Tout ce que tu voudras ! Oh ! la belle pine, que je suis heureuse de la tenir dans ma main, de la caresser !
De l’entendre dire ça, il lui poussait sa queue sur les lèvres, l’enfonçait dans le palais, et elle suçait, suçait, à ne plus pouvoir prononcer un mot.
Elle s’énamourait davantage à chaque coup de langue ; elle s’enhardissait en même temps, lui patouillait les cuisses et les poils, le baisait sur le bas-ventre, aspirait son sexe, cherchait à lui entourer les fesses de ses mains introduites dans la culotte, et finissait par sucer en baissant et relevant la tête par-dessus la pine droite comme un I. La décharge de la jouissance ne pouvait tarder à se produire devant un tel déluge de caresses : le foutre faillit l’étouffer, tant il coula au profond de son gosier ; elle se recula d’instinct, lâcha la queue de la bouche, cracha dans le mouchoir de dentelles le sperme mélangé de sa salive, s’en mouilla le menton sans le vouloir, mais fut assez adroite pour garder sa main fermée sur le gland, et y cueillir le solde de la rosée.
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