Extrait de Les Asservies de Slave Island

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Extrait de / Excerpt from : Les Asservies de Slave Island.


Brusquement, il ordonna à l’Américaine de se mettre nue entièrement. La jeune fille, craignant pour sa virginité, se désolait intérieurement, mais elle n’osa point désobéir, car sur une table ronde deux cravaches étaient posées. Elle craignait terriblement, n’ayant point pour céder à son dominateur les raisons amoureuses de Paulette que sa première humiliation avait, malgré ses révoltes, asservie dès le premier jour de façon peut-être latente, d’un asservissement en puissance dirait-on, mais non moins réel et absolu pour cela. Paulette en était arrivée à être heureuse de la domination qui pesait sur elle et les humiliations et les souffrances subies pour Abdul Chukri Ganem emplissaient de joie et de bonheur à la fois spirituel et sensuel son âme inconsciemment masochiste. Et une sorte de jalousie la faisait souffrir en voyant que le maître semblait ignorer sa présence tant il paraissait s’occuper uniquement de la belle Eva.

Quand cette dernière fut entièrement nue, le prince s’amusa un moment à la caresser, à la palper, à la mignarder, la mettant au comble de l’émoi et de la honte. La pauvre vierge, tremblant de tous ses membres, se laissait caresser et tripoter sans oser aucun geste de défense, mais des larmes rendaient ses yeux plus brillants et sa poitrine palpitait sous le coup de l’intense émotion qui la tenaillait. Elle eut un gémissement d’horreur lorsqu’Abdul, à l’aide d’une clef d’argent, détacha sa ceinture de chasteté et la lui retira.

Mais alors, il la conduisit devant une table de bois lourd, rectangulaire, aux pieds énormes et là, il lui lia les chevilles, écartées aux deux pieds de l’extrémité, puis ensuite les poignets derrière le dos. Ainsi attachée, elle faisait face au lit princier dont elle était à moins de trois mètres.

— Tu prendras ce soir une leçon d'amour, Eva, lui dit le prince, tu seras ainsi plus au courant lorsque je t’aurai choisie pour charmer une de mes nuits !

— Oh ! maître, gémit Paulette, nous ne serons donc pas seuls ?

— Qu’est-ce à dire, chienne ? lui répliqua son maître. Tu oses discuter mes décisions ? Je devrais te renvoyer au harem et en prendre une autre !

A ces mots, Paulette éclata en sanglots et se jeta aux pieds du prince en le suppliant de ne point lui infliger une telle humiliation qui serait la chose la plus propre à la désespérer à tout jamais.

— Pour cette fois, je te garde, mais tu seras punie, avant de partager ma couche !

— Oh ! oui, mon bon maître ! punissez-moi vous-même ! battez-moi ! je ne me défendrai pas ! Car je serai trop fière de souffrir par votre main adorée pour gagner mon pardon.

— C’est bien ! alors, à ton tour mets-toi entièrement nue ! monte sur la table pour te déshabiller afin que je voie mieux l’affriolant spectacle de tes dessous soignés !

Avec joie, la belle et charmante vierge lui obéit !

Abdul, en raffiné, la fit se dévêtir lentement, lui imposant certaines attitudes, certaines poses qu’il trouvait particulièrement charmantes ou affriolantes et Paulette, malgré la honte pudique qu’elle en éprouvait, se prêtait docilement aux étranges caprices de son maître et seigneur, domptant ses sentiments et son émoi par le bonheur qu’elle ressentait à lui être franchement agréable. Il la faisait tourner, s’agenouiller, s’asseoir sur les épaules nues d’Eva, à un moment il mit un disque sur son phonographe et à son commandement, Paulette, sans descendre de la table, se mit à danser, uniquement vêtue de ses bas et de ses chaussures. Enfin, il l’arrêta et lui fit retirer ces derniers vêtements et il lui dit, quand elle eut achevé d’obéir :

— Maintenant, tu vas être punie pour ton insolence de tout à l’heure !

A ces mots, elle pâlit légèrement, mais l’idée que sa correction lui serait administrée par les mains chéries de son maître la réconforta et lui fut même agréable.

Il la fit s’agenouiller en travers du lit, se prosterner en allongeant les bras entre les genoux, de façon à ce que ses mains touchassent ses chevilles. Alors, à l’aide d’une fine cordelette, il les lia ensemble. La jolie vierge se laissait faire, heureuse de sentir dans sa chair ces premières meurtrissures qui lui étaient presque une volupté. Alors le prince prit une cravache et se mit à cingler à petits coups la magnifique croupe nue étalée devant lui avec une plénitude de lune à son apogée.

Il procédait par petites cinglées, ne frappant que du bout de la cravache, ainsi que des caresses, mais pourtant, cela pinçait, mordait, laissant de petites marques roses, et sous cette flagellation savamment dosée, Paulette frissonnait, éperdue entre la douleur et la volupté, poussant de petits gémissements, sentant naître en elle des sentiments d’infinie reconnaissance envers celui qui la corrigeait, et un désir fou, irraisonné, étrange d’être frappée plus fort, de sentir dans sa chair pantelante s’irradier le bonheur de souffrir, la joie d’avoir mal grâce à cet homme dont la pensée emplissait son cœur.

Et brusquement elle cria.

Le prince s’était mis à cingler avec force, la croupe tendait ses muscles, les reins se creusaient, mais l’esclave, tendue de tous ses nerfs, ne faisait rien pour fuir les coups pourtant durement portés maintenant, puisque la flagellée criait à pleine gorge à chaque cinglade lui barrant les fesses et les empourprant.

Tandis qu’il se dévêtait, le prince laissa Paulette ligotée et gémissante, puis quand, à son tour, il fut nu, il la délivra de ses liens. D’un geste brusque elle lui échappa des mains et se jeta à ses pieds :

— Maître, maître, je suis en tes mains, j’y remets avec confiance mon bonheur et ma vie !

Son seigneur la releva, l’enlaça, la courba sous son baiser dans lequel l’âme de la vierge se donnait pour toujours, asservie à tout jamais jusqu’à sa plus intime fibre à celui qui l’avait fait vibrer de bonheur éperdu dans une adorable souffrance.

Ils roulèrent sur le lit.

Et dans son cœur, Paulette bénit son dresseur Jones de lui avoir appris les rites des gestes de l’amour sans l’avoir déflorée, car sa virginité, elle allait l’offrir avec joie, tout heureuse de savoir rendre caresse pour caresse, vertige pour vertige, et au besoin provoquer le bel amant aux jeux adorables qui sont toute la lumière et la beauté de la vie.




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