Extrait de Femmes et corsaires

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Femmes et corsaires.


Ben leva le bras très haut et soudain le détendit, les lanières enlacèrent toute la surface de la juvénile poitrine de Juana.

— Oh, mon Dieu ! mon Dieu ! gémit la jeune fille ployée en deux par la douleur.

La souffrance physique, la surprise atroce dépassaient dès le premier coup sa force de résistance.

Sur un ordre de Ben, ses deux gardes la saisirent à nouveau et se mirent à la dévêtir brutalement, arrachant les vêtements, coupant ce qui résistait, déchirant les étoffes malgré les efforts désespérés de la victime qui cherchait à résister contre tout espoir. Elle se tordait en tous sens, se débattant avec une énergie farouche contre les forbans qui tentaient de la déshabiller. La honte de la proche fustigation sur sa chair nue, la perspective d’être frappée, fouaillée comme un animal rétif et méchant, faisaient passer en elle une brève folie de peur qui décuplait ses forces.

Ben Over et Joaquin, lui aussi armé d’un martinet semblaient absolument enchantés et un sourire sinistre passait sur leurs visages farouches à mesure que l’Espagnole était peu à peu maîtrisée et qu’allait sonner la minute où ils assouviraient sur la fille de leur cruel ennemi le comte de Mendoza, les haines et les passions accumulées.

Et soudain Juana fut nue complètement, haletante, meurtrie, échevelée, se débattant encore entre les mains des pirates qui la maintenaient solidement.

Elle fut conduite au pied d’un mât, les bras liés comme pour l’embrasser et l’étreindre, la face contre le bois dur, offrant la nudité de ses épaules, de ses seins, de sa croupe à ses bourreaux. Dolorès et Conception furent traînées à quelques pas de leur sœur qu’on allait martyriser devant elles, impuissantes.

Un cri rauque monta soudain. Sur les épaules nues de la pauvre Juana, une raie livide s’allongea, marquée par la tuméfaction de points sombres. D’emblée, les lanières unies comme un faisceau, avaient atteint leur but, meurtrissant profondément l’épiderme, les mèches s’enfonçant douloureusement dans la chair juvénile.

Ben Over qui avait frappé se redressa.

Le martinet de Joaquin siffla.

Avec un bruit mat, il s’aplatit sur les épaules, traçant un peu plus bas que celui de Ben son sillon écarlate.

Un cri lugubre monta.

Les coups alternés se mirent à pleuvoir !

La femme flagellée cherchait à vaincre sa douleur et à retenir courageusement ses cris afin de ne pas donner à ses bourreaux la joie de se repaître de l’intensité de sa souffrance.

Sous l’effet d’une plus violente fouaillée, elle se retourna à demi, Ben Over aperçut la pointe rose d’un sein et le martinet cruel le vint douloureusement meurtrir. La douleur fut atroce. Le corps de la suppliciée se convulsa, les yeux s’ouvrirent fous de douleur et de terreur, et de la bouche grande ouverte un hurlement monta !

La fouaillée continua tantôt sur les épaules meurtries, tantôt sur les fesses, les reins et les cuisses.

Juana se tordait sous la brûlure des cinglées, de sa gorge montaient sans arrêt des cris aigus. Les lanières manœuvrées avec la dernière violence laissaient maintenant des traînées sanglantes sur le corps de la malheureuse.



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